La
PASSIONNEMENT
Raymond Charretier est un Duernois passionné de théâtre. Il écrit, il met en scène, il joue, il écoute aussi et il regarde !
La Piaillée a donc tout naturellement demandé à cet amateur éclairé qui a vu quelques 300 pièces de tous niveaux, les raisons de sa
passion pour le spectacle.
Le texte qu’il nous offre ici sera une belle conclusion pour ces quelques pages proposées à la réflexion du lecteur sur le spectacle vivant
dans les Monts du Lyonnais.
« Etre passionné, ce n’est pas uniquement regarder
son nombril et croire que le monde entier a les yeux
rivés dessus, non, bien au contraire ! Etre passionné
c’est aller voir ce qu’il se passe ailleurs, ce qu’il s’y
trame. Se mettre à l’écoute des autres, en prendre
plein les yeux, s’émouvoir, rire, s’étonner, voilà ce
pourquoi j’aime à me rendre dans une salle de spec-
tacle. En allant à la découverte de ce que font
d’autres gens de théâtre, de musique, j’apprends à
rester humble, je continue mon apprentissage de
comédien, d’auteur, de metteur en scène. Entendre
une salle rire, la sentir partager un moment
d’émotion, la deviner sur le point de bouillir face à
la perfidie d’un personnage, voilà également de
bonnes raisons qui me poussent à quitter le ronron
paisible du quotidien. J’aime à m’imprégner de ces
atmosphères si particulières qui remplissent les
secondes précédant l’arrivée en scène des acteurs,
des musiciens ou, lors des spectacles de rue, de celui
ou celle qui me fera frissonner et admirer son
adresse de jongleur, de cracheur de feu.
J’aime à ressentir ces instants magiques où le comé-
dien m’offrira ce qu’il y a de meilleur en lui. A ces
moments là, j’ai la sensation égoïste qu’il ne
s’adresse qu’à moi ... J’aime à croire que l’auteur me
prend pour confident et qu’il me dit « Alors, t’en
penses quoi de ce que je te raconte ? ». Fouler la
scène est une chose merveilleuse certes, mais il me
semble essentiel de comprendre que rien, jamais,
n’est acquis et que, par conséquent, il est primordial
de savoir que d’autres ont des choses à me dire, à
me montrer.
N’oublions pas que le spectacle vivant est composé
de trac, de sueur, de doutes, de remises en question
et, ne serait-ce que pour cela, il mérite tout notre
respect. Voilà pourquoi je prends ma voiture même
s’il fait froid, s’il pleut, s’il neige, et que je m’en vais
à la rencontre de personnages qui vont longtemps
alimenter mes rêves, mes réflexions et, pourquoi
pas, mes conversations. »
Raymond Charretier
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire