vendredi 17 octobre 2014

Regards...


Comme des perles rares.

J'aime les yeux des filles. Oh! Non, pas tous les yeux ni toutes les filles, mais beaucoup...
J'adore un regard posé sur un rêve, sur mes yeux, sur quelque chose que j'ignore... Il y a dans le regard velouté des filles toute la poésie du monde. Je me demande même s'il est décent d'écrire la moindre ligne à leur sujet. Il en est de tristes, de doux, de tendres, de charmeurs, d'innocents. Certains se donnent des airs de petits lacs ombragés, frais, reposants. Dans l'eau limpide de leurs profondeurs insondables se mirent des espoirs silencieux, fragiles, à la recherche improbable de quelque éternité. D'autres encore drainent dans leur mélancolie un parfum évanescent de senteurs exotiques inconnues. Parfois si l'un de ces regards se pose sur un pâle rayon de Lune, il se peut que l'ami Pierrot se sente pousser des ailes et finisse enfin par se pendre au cou de la Grande Ourse.
Parfois je me voudrais enlacé par ce lien ténu reliant un souffle de vie à un soupir de dernier instant, un regard posé sur les mots qui se taisent mais que l'on devine pourtant sous les paupières closes d'un songe suranné. Ô regard d'émeraude aux subtils reflets d'or, d'ambre et, par dessus tout, de tendresse, offre à celui qui te contemple le droit à la conquête d'un Eldorado utopique certes mais néanmoins nécessaire à sa survie, à la croyance en un monde meilleur. Et toi, regard où se mélangent le ciel et la mer, toi où se noieraient les navires les plus prestigieux, ouvre ton âme abyssale aux larmes salées que verse le naufragé qui, perdu sur son île déserte, ne sait pas encore que, porté par ton incommensurable espoir, il voguera bientôt vers des paradis vierges de toute inhumanité... Et toi, lumineux, malgré l'ombre légère qui t'entoure d'un mystère bucolique, toi aux accents boisés où, sous la frondaison de tes cils se dessine la craintive biche, lorsque tu effleures de ce sourire tissé de fragrances irradiant la bonté et la tendre complicité, toi, je voudrais te garder à jamais pour que mon coeur épanche chaque jour sa soif inextinguible d'amour, d'amitié, d'affection...
Papillons de nos nuits d'insomnie, vous prenez votre envol dans un battement de coeur, d'âme et, vous posant délicatement sur nos larmes secrètes, vous en cueillez chaque goutte comme autant de perles, de diamants dont vous tissez une broderie délicate pour vous en ceindre le front et nous, misérables devant votre fragilité, nous ne pouvons que nous taire et, infiniment, éternellement, mesurer ce qui sépare l'amour de la suffisance...
Femmes, vous détenez l'arme absolue, lorsque vos yeux se posent sur le désespoir d'un homme, juste pour le soulager de ses maux, alors oui, il se pourrait que Dieu existe...

R.C.

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