Comme
des perles rares.
J'aime les yeux des
filles. Oh! Non, pas tous les yeux ni toutes les filles, mais
beaucoup...
J'adore un regard
posé sur un rêve, sur mes yeux, sur quelque chose que j'ignore...
Il y a dans le regard velouté des filles toute la poésie du monde.
Je me demande même s'il est décent d'écrire la moindre ligne à
leur sujet. Il en est de tristes, de doux, de tendres, de charmeurs,
d'innocents. Certains se donnent des airs de petits lacs ombragés,
frais, reposants. Dans l'eau limpide de leurs profondeurs insondables
se mirent des espoirs silencieux, fragiles, à la recherche
improbable de quelque éternité. D'autres encore drainent dans leur
mélancolie un parfum évanescent de senteurs exotiques inconnues.
Parfois si l'un de ces regards se pose sur un pâle rayon de Lune, il
se peut que l'ami Pierrot se sente pousser des ailes et finisse enfin
par se pendre au cou de la Grande Ourse.
Parfois je me
voudrais enlacé par ce lien ténu reliant un souffle de vie à un
soupir de dernier instant, un regard posé sur les mots qui se
taisent mais que l'on devine pourtant sous les paupières closes d'un
songe suranné. Ô regard d'émeraude aux subtils reflets d'or,
d'ambre et, par dessus tout, de tendresse, offre à celui qui te
contemple le droit à la conquête d'un Eldorado utopique certes mais
néanmoins nécessaire à sa survie, à la croyance en un monde
meilleur. Et toi, regard où se mélangent le ciel et la mer, toi où
se noieraient les navires les plus prestigieux, ouvre ton âme
abyssale aux larmes salées que verse le naufragé qui, perdu sur son
île déserte, ne sait pas encore que, porté par ton incommensurable
espoir, il voguera bientôt vers des paradis vierges de toute
inhumanité... Et toi, lumineux, malgré l'ombre légère qui
t'entoure d'un mystère bucolique, toi aux accents boisés où, sous
la frondaison de tes cils se dessine la craintive biche, lorsque tu
effleures de ce sourire tissé de fragrances irradiant la bonté et la
tendre complicité, toi, je voudrais te garder à jamais pour que mon
coeur épanche chaque jour sa soif inextinguible d'amour, d'amitié,
d'affection...
Papillons de nos
nuits d'insomnie, vous prenez votre envol dans un battement de coeur,
d'âme et, vous posant délicatement sur nos larmes secrètes, vous
en cueillez chaque goutte comme autant de perles, de diamants dont
vous tissez une broderie délicate pour vous en ceindre le front et
nous, misérables devant votre fragilité, nous ne pouvons que nous
taire et, infiniment, éternellement, mesurer ce qui sépare l'amour
de la suffisance...
Femmes, vous
détenez l'arme absolue, lorsque vos yeux se posent sur le désespoir
d'un homme, juste pour le soulager de ses maux, alors oui, il se
pourrait que Dieu existe...
R.C.
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