mercredi 26 février 2014

Ecrire oui, mais pourquoi? Réponses.





                                                                       J'écris.

J'écris pour balader mes vers, histoire de leur faire prendre l'air, sinon les vers enfermés, ça te ronge le coeur, ça te ronge l'âme, ça te ronge la vie... Et une vie rongée, c'est comme une vie rangée, bien rangée, c'est d'un mortel ennui... Et un ennui mortel au bout d'un moment, forcément, ça tue...

J'écris pour effrayer le silence en lui intimant l'ordre de se taire, mais le silence ne se tait jamais tout à fait. C'est mal élevé, le silence. Tu crois qu'il dort, paisible, tel un chien assoupi, mais non, il se réveille et il mord. Alors moi je le musèle avec des mots sortis tout droit de la niche de mes pensées vagabondes, de mes pensées libertaires à défaut d'être libertines. Mais le silence me regarde droit au fond de mes souveniirs et il ricane, le salop... Alors j'écris pour me faire croire que je ne suis pas encore tout à fait esclave de mes peurs, de mes doutes, de mes cicatrices profondes et intimes.

J'écris pour exorciser l'enfant qui chagrine l'adulte que j'imagine être devenu. J'écris pour la respiration des mots qui m' insufflent un semblant d'harmonie afin que, chancelant de tout, je ne m'essouffle sur le parcours de l'existence.

J'écris pour l'ivresse des profondeurs de l'âme où nul scaphandrier, jamais, n'osera s'aventurer. J'écris parce que l'oiseau chante et que jamais je ne saurai reproduire son chant. J'écris pour délivrer une Belle Princesse ou quelque fée Morgane de je ne sais quelle malédiction télévisuelle, mais la belle, silencieuse, sentencieuse préfère s'évertuer à déchiffrer le mode d'emploi de sa télécommande...

J'écris au revers du décor de mes nuits insomniaques, histoire de ne pas laisser croire à mes fantômes qu'ils ont sur moi droit de spleen ou de Prozak.

J'écris pour mon chat qui ronronne sur mes genoux et qui se moque bien de la rime, de l'orthographe, de la ponctuation et du mot précis, juste, qui viendra lui dire combien je l'aime... Du moment que je le caresse en lui parlant tout bas, à quoi bon en rajouter?

J'écris pour toutes ces choses et bien d'autres encore. Mais surtout j'écris parce que les mots qui s'aggrippent les uns aux autres, qui s'agglutinent l'un derrière l'autre en une myriade de signes hétéroclites, sont les points de repère, les étoiles nocturnes qui pointillent le ciel de mes rêves, mes doutes, mes colères, mes chagrins, mes révoltes...

J'écris parce qu'écrire, c'est vivre...

R.C. 14-09-13

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